L’analyse des rêves
Un rêve est le reflet de ce qui se travaille dans votre psyché, à un niveau en partie conscient et en partie inconscient. D’après Freud, il permet, plus précisément, l’accomplissement hallucinatoire d’un désir inconscient, refoulé, en lien avec la sexualité infantile et sert également parfois à prolonger le sommeil. Le point de vue freudien me semble réducteur. D’après Jung, le rêve exprime plutôt un besoin de compensation par rapport au présent, sa finalité étant de permettre l’individuation et l’émergence du Soi. Pour lui le symbole est à considérer dans sa relation à tous les «éprouvés» (les ressentis physiques, sensoriels et les émotions) et non seulement comme représentation mentale. De même, chaque image/personnage du rêve est envisagé selon trois plans. Le plan objet, c’est le plan extérieur au sujet : par exemple, « la femme en blanc, c’est ma femme » ou bien « l’écrevisse, c’est ma mère ». Le plan sujet : les personnages ou symboles sont interprétés comme étant internes au sujet, par exemple « celui qui joue le rôle du père sévère dans mon rêve, c’est une partie de moi à laquelle j’ai du mal à m’identifier ». Le plan du transfert : ce qui transparaît des projections inconscientes du patient sur la personne de l’analyste. Jung prend également en compte les aspects du rêve qui renvoient à des images/mythes qui appartiennent à l’inconscient collectif et pas seulement au rêveur.
Lorsque j’analyse un rêve, je le fais avec votre aide. En effet, cela ne peut se faire que grâce à vos associations libres, c’est-à-dire ce à quoi vous fait penser tel ou tel aspect, symbole, lieu ou personnage de votre rêve. Dans l’Homme et ses symboles (1964), C.G. Jung mettait d’ailleurs en garde le profane ou le thérapeute paresseux : « Il est tout à fait stupide de croire qu’il existe des guides préfabriqués et systématiques pour interpréter les rêves, comme si l’on pouvait acheter tout simplement un ouvrage à consulter et y trouver la traduction d’un symbole donné. Aucun symbole apparaissant dans un rêve ne peut être abstrait de l’esprit individuel qui le rêve, et il n’y a pas d’interprétation déterminée et directe des rêves. La façon dont l’inconscient complète ou compense la conscience varie tellement d’un individu à l’autre qu’il est impossible d’établir dans quelle mesure on peut classifier les rêves et leurs symboles ».
J’ai tendance à épouser la conception Jungienne, mais je considère également ce que le rêve donne à voir de la représentation transciente (à la fois consciente et insciente) que le sujet rêvant peut avoir de sa scène originaire au moment du rêve (cette représentation étant susceptible d’évoluer). Il peut ainsi en avoir une représentation a-sexuelle, ou non génitale. C’est d’ailleurs assez fréquent chez certains patients neurodivergents.